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1er août 2022 imprimer imprimer ]

Destruction d’Opuntia stricta en milieu naturel

Suite à la détection précoce réalisée dans le cadre du stage d’Alex Prunet, stagiaire de M2, sur les espèces exotiques envahissantes interdites à La Réunion en 2021, une opération de destruction de cette unique station d’Opuntia stricta détectée à La Réunion, a été mise en place sur financement et pilotage de la DEAL.
Cette espèce de cactus raquette, que l’on peut aisément confondre avec d’autres cactus raquettes, lesquels sont couramment appelés figuier de barbarie, est une espèce interdite par AM depuis 2019, en raison de son caractère potentiellement envahissant à La Réunion.

L’Ave2m a réalisé la destruction en avril 2022 au souffleur de St-Leu. Un suivi sera réalisé afin d’ôter toute repousse. Pour l’identifier, vous pouvez vous servir de la clé de détermination ci-dessous.

Résistante aux fortes chaleurs, à la sécheresse et aux sols pauvres et superficiels, O. stricta a pu se développer sans réelle contrainte sur le littoral de la commune de Saint-Leu, et commençait à progresser vers l’intérieur des terres. Elle se multiplie très facilement par bouturage, chaque segment séparé de la plante mère pouvant donner naissance à un nouvel individu. Les segments étant riches en eau, ils peuvent rester longtemps viables sans se dessécher. Les oiseaux dispersent également ses graines. Ces caractéristiques lui ont permis de se répandre en Europe, Afrique, Amérique du Sud, Asie et Océanie, notamment en Australie où elle a colonisé jusqu’à 24 millions d’hectares.

Cette espèce est dangereuse pour l’homme du fait de ses nombreux poils urticants qui peuvent se ficher dans les textiles avant de se piquer dans la peau ou être inhalés, entraînant de fortes irritations. Ne vous en approchez pas. Un dispositif a été mis en place afin de permettre sa destruction totale (mise à sécher sur une dalle de béton sous bâche) et éviter toute dissémination.

Il existe d’autres méthodes que l’arrachage pour lutter contre O. stricta. La lutte biologique est particulièrement efficace contre cette espèce. Il existe en effet un insecte, la Pyrale du cactus Cactoblastis cactorum, qui est un parasite spécifique de la famille des Opuntia. Il a été introduit au début du XXe siècle en Australie, où 24 millions d’hectares étaient envahis par O. stricta, et a permis de contrôler l’invasion en quelques années (voir "Effet de la Pyrale du cactus en Australie", ci-dessous). La Pyrale du cactus est déjà présente à La Réunion depuis longtemps (son introduction ne semble pas documentée). L’espèce est rare du fait de la relative rareté des Opontias à l’échelle de l’île, mais elle est présente sur toute l’aire d’occurrence. On peut observer de temps en temps un adulte pyrale en milieu peri-urbain.

Si vous avez un spécimen d’Opuntia chez vous, faites-le détruire par un professionnel.
Si vous en voyez un en milieu naturel, déclarez-le en ligne sur especesinvasives.re. Signalez aussi sur especesinvasives.re si vous observer des œufs, des larves ou des adultes de Pyrale du cactus.


Opuntia stricta dans le milieu naturel (gauche) et œufs de la Pyrale du cactus, Cactoblastis cactorum, sur une raquette d’Opuntia (droite)


Documents à télécharger :
 Cle_identification_O-_stricta (PDF – 5.3 Mo)  Effet de la Pyrale du cactus en Australie (PDF – 314 ko)